Récupérer son cellulaire plutôt que de l’envoyer à la poubelle
Écrit par : Alexandre Duval, rédacteur-blogueur pigiste
Des matériaux recyclables
Environ 90 % des cellulaires dont se débarrassent les Canadiens se dirigent tout droit à la poubelle. Non seulement d’importants et coûteux matériaux sont-ils ainsi perdus, mais une partie d’entre eux représente un réel danger pour l’environnement. En effet, nos téléphones portables sont en partie composés de matières telles que le plomb, le cadmium, l’antimoine, le béryllium, l’arsenic et le lithium qui peuvent causer de graves dommages à la nature.
Le fait est que la presque entièreté de nos cellulaires peut être récupérée. À défaut de les réutiliser en les donnant, en les vendant ou même en attendant un peu plus longtemps avant d’acheter le téléphone « dernier cri », il faudrait à tout le moins s’en départir d’une manière qui soit responsable; les quelques centaines de composantes de nos cellulaires peuvent pratiquement toutes être récupérées.
L’or, l’argent, l’aluminium, le platine et le cuivre ne sont que quelques exemples de matériaux contenus dans nos appareils sans fil qui devraient faire l’objet d’une récupération systématique étant donné leur rareté et leur aspect fondamental dans diverses applications du monde moderne. Les terres rares, qui sont très coûteuses à exploiter et dont on a de plus en plus besoin, notamment pour les technologies dites « vertes » (piles, cellules solaires, éoliennes, voitures hybrides, lampes fluo compactes, etc.), sont également présentes dans nos cellulaires.
En envoyant tous ces matériaux au dépotoir, non seulement nous ne prenons pas la mesure du danger que certains d’entre eux représentent une fois libérés, mais nous oublions aussi que leur exploitation cause elle-même des dommages considérables à l’environnement. Moins on récupère, plus on encourage l’exploitation de nos ressources naturelles. C’est donc une double atteinte environnementale qui se produit lorsque nous envoyons nos cellulaires au dépotoir.
Comment recycler un téléphone portable
Les options pour recycler nos vieux téléphones portables sont nombreuses. En effet, plusieurs acteurs ont décidé de mettre l’épaule à la roue afin d’aider les gens à se départir de leurs appareils sans frais. La majorité des fabricants et des fournisseurs acceptent de recouvrer les cellulaires délaissés d’une manière qui minimise les démarches pour l’utilisateur et qui, souvent, est jumelée à une œuvre caritative quelconque.
La compagnie Bell, par exemple, accepte de reprendre les appareils des citoyens, et ce, même dans l’éventualité où ils proviennent d’autres fournisseurs. À travers son programme nommé Bac Bell (anciennement le programme de récupération des téléphones mobiles), Bell contribue à l’établissement de comportements écoresponsables en matière de récupération des cellulaires.
L’ensemble des recettes du programme Bac Bell est versé à des organismes qui oeuvrent à la protection de l’environnement; vous faites donc une pierre, deux coups! Tous les magasins Bell acceptent de reprendre vos vieux téléphones et s’il vous est impossible de vous déplacer chez l’un d’entre eux, sachez que vous pouvez expédier votre appareil gratuitement par l’entremise de Postes Canada en suivant une procédure bien simple.
Une autre façon de vous débarrasser de votre vieux cellulaire est d’utiliser le programme « Recycle mon cell », auquel ont recours plus de 100 000 Québécois chaque année. Il vous suffit d’aller porter votre appareil à l’un des 1000 points de collecte localisés un peu partout en province et une myriade d’organismes à but non lucratif pourront profiter de votre geste écoresponsable.
Le réseau des Caisses populaires Desjardins du Québec et de l’Ontario figure aussi au nombre des acteurs qui ont un programme de récupération des cellulaires. Pour être plus exact, le groupe Desjardins s’est associé à Bell, ce qui signifie une fois de plus que les profits du programme sont offerts à des organismes à vocation écologique. Près de 500 « îlots de récupération » sont mis à votre disposition dans les Caisses populaires du Québec et de l’Ontario.
Les Écocentres du Québec, les fournisseurs Telus et Rogers ainsi que plusieurs municipalités à travers la province offrent aussi des services de récupération des vieux téléphones mobiles. Au regard de toutes les alternatives possibles pour disposer de nos vieux cellulaires, il apparaît évident que de les récupérer est un geste à coût nul pour l’utilisateur, qui demande peu d’efforts et qui contribue à protéger l’environnement en évitant de libérer des matières toxiques, en recyclant des matériaux qui devraient autrement être exploités, ainsi qu’en finançant divers organismes qui oeuvrent à la protection de notre planète. Quoi demander de mieux?
À propos de l’auteur :
Alexandre Duval est un rédacteur-blogueur pigiste qui écrit, entre autres, au sujet de l’environnement, mais aussi pour Tourisme Montréal qui propose des informations sur les séjours pour toute la famille ainsi que sur les festivals d’été de Montréal. Étudiant à la maîtrise en science politique et assistant de recherche à l’Université du Québec à Montréal, il détient son baccalauréat de l’Université Laval, à Québec. Il a également étudié aux États-Unis, en France, ainsi qu’à Toronto.