Les fleurs d’automne nourrissent les papillons, les abeilles et d’autres espèces
Par Jarmila Becka Lee, Steve Hamel et Ellen Jakubowski
Quand vous remarquez une plante indigène durant une promenade dans la nature, dans un jardin ou une pépinière, vous demandez-vous quelles espèces elle soutient? Peut-être vous demandez-vous de quelles espèces les plantes dépendent pour la pollinisation? Ici, nous allons explorer des relations fascinantes entre les plantes indigènes et les espèces que vous pouvez voir au pays à l’automne.
Pour donner un coup de main aux espèces, et pour les observer près de chez vous, essayez de cultiver des plantes indigènes dans votre cour, sur votre balcon ou dans un espace de votre communauté. Visitez wwfcastg.wwf.ca/recultiver pour en lire davantage sur le sujet.
Aster de Nouvelle-Angleterre + papillon ocellé
L’aster de Nouvelle-Angleterre (Symphyotrichum novae-angliae), une fleur d’un mauve vif au cœur jaune orangé, produit beaucoup de nectar, même quand la température est fraiche. À mesure que l’automne avance, elle devient la dernière espèce de plante à offrir de la nourriture aux pollinisateurs.
Les papillons migrateurs comme le papillon ocellé (Junonia coenia) en profitent et se nourrissent de l’aster de Nouvelle-Angleterre pour avoir assez d’énergie durant leur migration vers le sud. Les fleurs sont accueillantes, avec une plateforme plate qui permet au papillon de se reposer pendant qu’il s’alimente de nectar.
Recherchez cette association dans le sud du Québec, de l’Ontario et du Manitoba.
Eupatoire maculée + papillons et oiseaux
À la fin de l’été et au début de l’automne, il n’est pas rare de voir de l’eupatoire maculée (Eutrochium maculatum), cette haute vivace qui préfère les milieux humides, notamment les marais, le bord des rivières et des étangs, ainsi que les fossés.
C’est également une préférée des papillons – son nectar nourrit des espèces comme le papillon glauque et le monarque, tandis que la chenille du croissant perlé se nourrit de la plante elle-même. Certains oiseaux en bénéficient aussi : le colibri à gorge rubis se nourrit de son nectar et ses graines attirent les pinsons, roselins et chardonnerets.
Vous pouvez observer l’eupatoire maculée et ses visiteurs depuis la Colombie-Britannique jusqu’à l’ile de Terre-Neuve.
Verge d’or du Canada + syrphes, papillons et oiseaux
La verge d’or du Canada (Solidago canadensis) produit du nectar, du pollen et des semences en abondance, ce qui fait de cette espèce indigène un atout important pour la biodiversité locale. De nombreuses espèces utilisent cette plante, y compris des papillons de jour et de nuit, des abeilles indigènes et des syrphes.
Les syrphes, aussi appelées mouches des fleurs, ne font que ressembler aux abeilles; ce sont en fait des mouches et elles se nourrissent du nectar et du pollen de la verge d’or du Canada, contribuant ainsi à la pollinisation. La grande quantité de semences offerte par cette plante au début de l’automne aide à nourrir les oiseaux chanteurs comme les bruants et les juncos avant leur migration vers le sud.
Vous pouvez apercevoir la verge d’or du Canada dans toutes les provinces.
Lobélie cardinale + colibris, abeilles et papillons
La lobélie cardinale (Lobelia cardinalis) est un aimant pour les colibris à gorge rubis qui sont attirés par la couleur rouge vif des fleurs et leur riche nectar nécessaire pour continuer de battre des ailes de soixante à quatre-vingts fois par seconde.
Parmi les insectes qui fréquentent les fleurs de la lobélie cardinale, on compte des abeilles halictes et un grand nombre de bourdons qui peuvent « voler » du nectar à travers la base de la fleur tubulaire sans polliniser la plante. Plusieurs papillons, comme le papillon du céleri, le et le papillon, boiront aussi le nectar de cette plante.
Si vous étiez dans le sud de l’Ontario ou du Québec à la fin de l’été ou en automne, vous avez peut-être observé cette fleur remarquable et ses visiteurs ailés.