Contre vents et marées : 10 bonnes nouvelles pour les océans

Bon mois des océans! En guise de célébration, nous partageons les 10 plus grands gains pour la conservation des océans survenus au cours de la dernière année. Bien que les courants soient en train de changer grâce au soutien des allié.e.s des océans dans tout le pays, il n’est pas pour autant question de nous la couler douce.

Humpback whales (Megaptera novaeangliae) feeding in the coastal waters near Prince Rupert, British Columbia, Canada. © WWF-Canada / Chad Graham
Les baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) se nourrissant dans les eaux côtières près de Prince Rupert, Colombie-Britannique, Canada. © WWF-Canada / Chad Graham

1. 30 x 30

L’accord de Kunming-Montréal, adopté lors de la COP15, comprend de nombreuses cibles visant à freiner et inverser le déclin de la nature. Parmi celles-ci, notons l’essentiel engagement 30 x 30 signé par près de 200 pays pour protéger 30 % de leurs zones marines et côtières nationales d’ici 2030.

2. Nécessaire protection pour la haute mer

Mais qu’en est-il des eaux internationales? Le monde s’est rapidement réuni à nouveau dans le but de conserver la vie marine et de limiter les activités nuisibles dans les deux tiers des océans connus sous le nom de « haute mer ». L’historique traité international de protection de la haute mer de l’ONU permettra la création d’aires marines protégées (AMP) dans les eaux internationales pour une utilisation plus durable et équitable des ressources océaniques.

3. Nouvelle norme pour les aires marines protégées

Après près d’une décennie de plaidoyers en faveur de normes strictes, y compris une pétition pour interdire les activités pétrolières et gazières dans les AMP signée par des dizaines de milliers de personnes et la campagne contre les déversements dans les AMP qui a permis d’envoyer plus de 20 000 courriels au gouvernement fédéral, une nouvelle norme de protection des aires marines protégées a été dévoilée en février. Cette norme concrétise la promesse du Canada d’interdire les activités pétrolières et gazières, le chalutage de fond et l’exploitation minière dans les AMP désignées depuis 2019. Elle propose également des restrictions obligatoires sur le rejet en mer de déchets dangereux dans les AMP situées dans la mer territoriale (jusqu’à 12 milles marins de la côte) et des restrictions volontaires dans notre « zone économique exclusive », qui s’étend jusqu’à 200 milles marins.

4. Plan d’expansion de Baffinland : REJETÉ

Large pod of Beluga / White Whale near headland. Canadian Arctic, summer.
Grand groupe de béluga / baleine blanche (Delphinapterus leucas) près de pointe. Arctique canadien, été. © naturepl.com / Doc White / WWF

Le gouvernement fédéral a écouté les faits et respecté les souhaits clairement exprimés par les Inuit en rejetant la proposition d’expansion de la mine Mary River de Baffinland. Si le plan avait été accepté, il aurait fort probablement eu des effets dévastateurs sur le caribou, de même que sur les narvals, les bélugas, les ours polaires et les autres espèces présentes dans l’aire marine nationale de conservation Tallurutiup Imanga, où la société Baffinland exerce ses activités.

5. Réseau d’AMP dans la zone marine du Grand Ours

Un plan d’action pour la création d’un réseau d’AMP dans la zone marine du Grand Ours a été annoncé par les gouvernements provincial, fédéral et de Premières Nations. Non seulement ce réseau protègera la riche biodiversité de la région, mais il servira de modèle révolutionnaire pour l’objectif 30 x 30 – en incorporant une approche de la conservation marine fondée sur les réseaux qui accorde la priorité à la cogouvernance et à la réconciliation avec les peuples autochtones.

6. Moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds marins

Les risques liés à l’extraction de métaux, de minéraux et de matières premières du fond des océans ne sont pas entièrement connus. À la suite des appels lancés par le WWF et d’autres ONGE, le gouvernement canadien a décrété de facto un moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds marins : « Le Canada ne dispose pas actuellement d’un cadre juridique national qui permettrait l’exploitation minière des fonds marins; en l’absence d’un tel cadre, le gouvernement fédéral n’autorisera pas l’exploitation minière des fonds marins dans les zones qui relèvent de sa compétence. »

7. Protection des monts sous-marins

Le Canada s’est engagé à protéger les montagnes des fonds marins, connues sous le nom de « monts sous-marins », contre les pratiques destructrices telles que le chalutage de fond. Ces endroits sont reconnus comme des hauts lieux biologiques et des écosystèmes d’une grande importance. Par conséquent, une vaste chaine de monts sous-marins sera également protégée dans le cadre de la nouvelle AMP Tang.ɢwan-ḥačxʷiqak-Tsig̱is sur la côte ouest du pays.

8. Abandon de permis d’exploration pétrolière et gazière

Chevron Canada et Exxon Mobil ont volontairement abandonné 20 permis inactifs d’exploration pétrolière et gazière à la suite de procès intentés par le WWF-Canada et la Fondation David Suzuki. Il s’agit d’une étape importante dans la lutte contre les menaces liées à l’exploitation pétrolière et gazière dans la réserve nationale de faune en milieu marin des iles Scott et dans la zone de protection marine des récifs d’éponges siliceuses du détroit d’Hécate et du bassin de la Reine Charlotte, qui abrite des récifs vieux de 9000 ans uniques au monde.

Red sockeye salmon swimming in a crystal clear creek
Le saumon rouge fraie dans le ruisseau Corbold dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique © Joshua Ostroff / WWF-Canada

9. Retour des saumons

Le WWF-Canada a travaillé avec plus de 30 partenaires au cours des cinq dernières années afin de soutenir la restauration de l’habitat pour les espèces côtières. À T.-N.-L., nous avons travaillé à la restauration de nombreux environnements uniques et veillé au passage sécuritaire des populations de saumon migrateur. Et en C.-B., nous avons aidé à reconstruire les systèmes de ruisseaux de la Première Nation Katzie pour restaurer les voies de migration et l’habitat du saumon. L’an dernier, durant la montaison du saumon rouge, nous avons observé des saumons qui utilisaient déjà les chenaux de fraie restaurés!

10.  Évolution de notre compréhension du carbone bleu

En cette Journée des océans, nous publions un rapport collaboratif sur l’état des connaissances entourant le carbone bleu le long de la ligne de côte de 244 000 km du Canada. Ce rapport explore les lacunes dans notre compréhension actuelle, et émet des recommandations pour mieux protéger, gérer et restaurer ces écosystèmes précieux.

Quelle est la suite pour les océans?

Ensemble, nous avons donné un sérieux coup de main aux océans. Nous remercions nos sympathisant.e.s pour toutes ces victoires. Au cours de la prochaine année, nous continuerons de pagayer vers les objectifs suivants :

  • La réalisation de l’engagement du Canada de protéger 30 % de ses océans et ses côtes d’ici 2030.
  • L’élimination des déversements en mer dans toutes les AMP en travaillant en collaboration avec l’Organisation maritime internationale pour rendre obligatoires les restrictions sur les rejets des navires dans les AMP situées au-delà de 12 milles marins qui sont régies par des lois internationales en matière de navigation.
  • L’abandon volontaire de toutes les concessions pétrolières et gazières dans des habitats essentiels. Non seulement les dizaines de permis encore en vigueur menacent les AMP désignées avant 2019, mais ils pourraient également limiter la création de nouvelles aires de conservation.
  • L’élaboration d’une stratégie nationale pour gérer la pollution par le bruit sous-marin, qui définit des seuils de bruits et des mécanismes de suivi et d’application.
  • La sauvegarde du carbone bleu, pour que ces écosystèmes côtiers puissent continuer à nous aider dans notre lutte contre les dérèglements climatiques.