Bientôt des protections pour les bélugas de la baie d’Hudson?
Alors que la Semaine du béluga au Manitoba tire à sa fin, il est évident que sept jours pour célébrer ces charmantes baleines si enjouées, ce n’est pas trop! Au cours de la Semaine du béluga du WWF-Canada, qui s’est quant à elle tenue en juin dernier, nous avons tous beaucoup appris sur leurs habitats diversifiés, leurs caractéristiques uniques ainsi que leur place de choix dans le cœur de toute une génération de Canadiens.
Comme d’autres régions du pays, le Manitoba a une raison bien particulière de rendre hommage à ces majestueux cétacés : la plus grande concentration de bélugas estivants de la planète – on parle d’environ 57 000 individus – se trouve dans l’ouest de la baie d’Hudson. Chaque année, ils migrent dans cette région pour se nourrir, donner naissance à leurs petits et en prendre soin dans ces eaux peu profondes et sécuritaires. En effet, le principal prédateur du béluga – l’épaulard – ne fréquente pas cette région où l’eau est trop peu profonde à son goût.
Depuis plus d’un an, le gouvernement du Manitoba préside un groupe de travail ayant pour objectif de créer un plan de gestion qui permettra de limiter le traffic maritime dans les estuaires des rivières Churchill, Nelson et Seal. Cet encadrement fera en sorte de protéger l’habitat essentiel des bélugas. Le plan comprend de multiples recommandations afin de limiter la pollution de l’eau autour du port de Churchill, de gérer le transport maritime dans les secteurs de la baie d’Hudson où le Manitoba est compétent, et de travailler en collaboration avec le gouvernement fédéral pour relever le degré de protection marine dans l’ensemble de la baie – qui est aussi limitrophe du Québec, de l’Ontario et du Nunavut.
Bien entendu, le développement de la région est essentiel pour dynamiser l’économie des communautés côtières comme celle de Churchill. Cependant, un équilibre doit être atteint. Chris Debicki, directeur de projet pour Oceans North Canada, a travaillé au sein du groupe qui a accouché du plan de gestion.
« C’était un processus incroyablement collaboratif, dit-il. Tous les secteurs, incluant les gouvernements, l’industrie, les communautés locales et les organismes environnementaux ont travaillé ensemble et ont fait en sorte que leurs besoins – tout comme les besoins de cette prospère population de bélugas – soient pris en compte. »
Idéalement, le plan de gestion serait implanté avant que la perte de banquise, occasionnée par les changements climatiques, n’ouvre les eaux de la baie d’Hudson au transport maritime intensif. À l’heure actuelle, il ne semble y avoir aucun échéancier pour son dévoilement et sa mise en place.
« La protection des habitats marins est fondamentale pour la santé globale du fragile écosystème de l’Arctique, ainsi que de l’économie nordique qui en dépend, affirme Paul Crowley, vice-président pour l’Arctique du WWF-Canada. Ce plan de gestion constitue une étape importante vers l’établissement de cette protection, et nous attendons son implantation avec impatience. »