Comment nous aidons les poissons à traverser la route au Nouveau-Brunswick
C’est l’histoire d’un poisson qui voulait traverser la route, mais l’histoire s’arrête après la première phrase parce que le tunnel sous le ponceau est bouché, tout comme l’horizon du poisson. Cette histoire est loin d’être drôle; un seul ponceau mal installé ou en mauvais état peut bloquer l’accès des poissons à plusieurs kilomètres d’habitat de grande qualité pour se nourrir ou frayer, isoler des populations de poissons et retreindre la migration d’espèces vers des zones plus sûres.
La fragmentation des habitats, ce dont nous parlons ici, est une des plus grandes menaces auxquelles sont confrontées les espèces au Canada, notamment dans le bassin versant du fleuve Saint-Jean/Woslastoq, où nous aidons à répondre à ces enjeux grâce à notre nouveau plan novateur appelé la Gestion des menaces prioritaires.
Avec l’appui du Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril de Pêches et Océans Canada, nous nous sommes associé.e.s à des partenaires locaux comme l’Association du bassin versant Nashwaak (Nashwaak Watershed Association Inc – NWAI) pour des projets de restauration d’habitat, dont l’amélioration de la connectivité aquatique.
Il y a plus de 980 intersections route-ruisseau dans la portion de la rivière Nashwaak du bassin versant du Wolastoq, et la NWAI procède au relevé et à l’évaluation des ponceaux depuis 2017. L’Association a constaté que moins de 40 % de ces ponceaux permettent réellement aux poissons de se déplacer à travers les croisements, la majorité étant considérés comme des barrières au passage des poissons.
Cet enjeu est particulièrement problématique pour des espèces migratrices comme le saumon atlantique, qui a besoin d’une grande variété d’habitats. Lorsque nous libérons le passage sous les ponceaux, nous reconnectons les espèces avec les habitats dont elles ont besoin pour frayer et survivre.
Afin de retirer des barrières, les membres de la NWAI ont mouillé leurs bottes en 2020 et installé des escaliers à poissons et d’autres structures pour faciliter le passage des poissons. Cela a ouvert un total de 46 kilomètres de ruisseau auparavant inaccessibles. C’est plus long qu’un marathon! Cet habitat est aussi considéré moins vulnérable à la crise climatique, ce qui signifie qu’il restera disponible pour les poissons durant plusieurs années.
Ce projet apportera de grands bénéfices aux espèces comme le saumon atlantique, l’anguille d’Amérique, l’esturgeon à museau court et d’autres espèces de poissons migrateurs qui ont besoin de cet accès à des habitats en amont et en aval du système aquatique néo-brunswickois.
Créer un écosystème aquatique en meilleure santé
En plus de ces activités, l’Association du bassin versant Nashwaak a aussi planté plus de 1900 arbres et arbustes et livré 1830 tiges de saules à 43 différents propriétaires fonciers privés, répartis à travers le sous-bassin versant, qui avaient besoin de restauration riveraine pour stabiliser leur berge. Le nettoyage des ruisseaux a aussi eu lieu dans tous les sites qui ont été évalués comme faisant partie du projet, ce qui donne ultimement des habitats aquatiques plus sains et mieux connectés.
Ces projets sont les premiers à avoir été réalisés au sein du bassin versant du Wolastoq depuis que nous avons complété le processus de gestion des menaces prioritaires et que nous avons développé un plan de rétablissement des espèces. Grâce à ces travaux, nous savons qu’en réalisant 15 stratégies, nous aidons 40 espèces en péril à se rétablir. Nous en sommes maintenant à planifier avec enthousiasme nos prochains projets sur le terrain.