Le WWF-Canada publie son rapport à la suite d’une réunion d’experts sur la gestion du bruit sous-marin
Par Louise Blight, cadre supérieure en sciences de la mer
L’Aquarium de Vancouver retentissait du chant lancinant de la baleine à bosse et de l’appel plaintif du pilotin tacheté à la recherche d’une partenaire en juin dernier, pendant que nous assistions à la deuxième réunion d’experts sur la gestion du bruit sous-marin du WWF-Canada. Grâce à ces enregistrements – de deux espèces qui ont besoin d’océans paisibles pour survivre – nous avons pu entendre quelques-uns des chants et sons vibrant dans l’océan Pacifique. Partout dans les océans de la planète, le niveau de bruit augmente et le nombre croissant de décibels constitue une menace bien réelle pour les espèces marines. Tel était le sujet de notre rencontre.
Cette réunion réunissait 45 experts du Canada et d’ailleurs et provenant d’horizons divers. La toute première réunion internationale sur le bruit sous-marin organisée par le WWF en 2012 s’était intéressée aux aspects scientifiques du bruit sous-marin produit par l’homme et ses impacts sur les espèces marines du Pacifique canadien. Cette deuxième rencontre avait pour but de trouver des moyens de gérer et d’atténuer ce bruit. La pollution sonore sous-marine est très problématique pour les baleines, dauphins, poissons et autres espèces marines dont la survie est liée à leur mode de communication sonore. Les experts ont discuté de solutions potentielles comme les réserves acoustiques (ou zones marines protégées paisibles), ainsi que des normes et seuils à appliquer au bruit sous-marin, et de l’implantation de mesures incitatives favorisant le recours volontaire à des navires moins bruyants – la réduction des redevances portuaires que doivent payer les navires, par exemple – et de ce qui pourrait être réalisé dans le Pacifique canadien au cours des cinq prochaines années.
Les côtes du nord et du centre de la Colombie-Britannique ont fait l’objet d’une attention particulière, en raison du processus de planification en cours visant cette zone marine. En outre, comme les eaux de la côte nord de la Colombie-Britannique sont dans les régions ciblées par les projets de développement industriel, des mesures doivent être prises pour éviter qu’elles deviennent de plus en plus bruyantes. Cela est dû au fait que dans cette zone du Pacifique, les décibels proviennent essentiellement de la navigation, de la construction sur le littoral (infrastructures pour le dragage et installations portuaires), et des activités de battage.
Deux épaulards (Orcinus orca) au large de la Colombie-Britannique, Canada © Alan BURGER / WWF-Canada
Nous venons tout juste de publier notre rapport de cette réunion, dans lequel nous présentons des recommandations dans huit domaines clés. Vous trouverez le rapport et certaines des interventions de la rencontre en cliquant ici. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour résoudre les problèmes pressants de gestion que pose la pollution sonore sous-marine, mais la réunion a été productive – rapport, recommandations et relations de collaboration qui s’y sont établies – et nous donne des pistes intéressantes et importantes pour nous mettre sur la bonne voie.