Les coléoptères : ces héros méconnus de la pollinisation
Saviez-vous qu’il existe plus de 300 000 espèces de coléoptères dans le monde? Certaines brillent d’un éclat métallique ou luisant et d’autres arborent des formes originales ou des antennes étranges. Cependant, la plupart des coléoptères sont des pollinisateurs efficaces, remplissant ce rôle au sein des écosystèmes depuis l’âge des dinosaures.
En effet, des coléoptères peuvent transporter le pollen d’une fleur à l’autre, ce qui favorise la reproduction et la santé des plantes. Cela vous surprend? C’est sans doute parce que ces insectes vivent dans l’ombre des pollinisateurs plus célèbres comme les abeilles et les papillons.
Des insectes uniques
Comme les papillons et certains autres insectes, les coléoptères subissent une métamorphose complète à chaque étape de leur cycle de vie : œuf, larve, nymphe et adulte. C’est une fois adultes qu’ils développent leurs ailes distinctes formées d’une paire d’ailes antérieures rigides, appelées « élytres », qui recouvrent et protègent une deuxième paire plus délicate, utilisée pour le vol.
C’est également à ce cycle que les coléoptères commencent à voleter de fleur en fleur, libérant ainsi leur potentiel de pollinisation. Lorsqu’ils se posent sur une fleur pour se nourrir de pollen, les grains collent à leur corps et sont transportés d’une plante à l’autre. C’est ainsi que les coléoptères peuvent polliniser les fleurs même s’ils sont dépourvus d’organe de récolte du pollen, comme les corbeilles sur les pattes de certaines abeilles. Ils viennent compléter les efforts des autres pollinisateurs et contribuent à la pollinisation mondiale et à la santé des écosystèmes dans leur ensemble.
Coléoptères et plantes indigènes : un duo indissociable
Les études suggèrent que les coléoptères apparaissent dans les fossiles datant de 200 à 300 millions d’années, avant les abeilles, et qu’ils étaient déjà présents sur Terre lorsque les plantes à fleurs à structure complexe ont fait leur apparition, il y a environ 100 millions d’années. Certaines plantes que les coléoptères pollinisent aujourd’hui, comme les magnolias, ont des origines aussi anciennes.
Contrairement aux espèces délicates qui aspirent le nectar, comme les colibris et les papillons, les coléoptères brisent ou mangent une partie des plantes qu’ils pollinisent. Toutefois, les plantes indigènes ont développé des défenses et sont devenues résilientes face aux coléoptères indigènes. Il ne s’agit là que d’un exemple de l’influence mutuelle des coléoptères et des plantes à fleurs, au cours de leur longue histoire.
Les coléoptères sont particulièrement attirés par les fleurs très odorantes qui s’ouvrent durant le jour. Au Canada, se sont surtout les lis d’eau, les verges d’or, les achillées millefeuilles et les tournesols.
Voici quelques-uns de ces insectes aux multiples caractéristiques.
Famille des Phalacridae : Difficile de s’imaginer que ces minuscules insectes soient déjà adultes lorsqu’ils atteignent une longueur typique de 1 à 3 mm! De forme ronde ou ovale, ils sont lustrés et de couleur foncée (noir ou brun). Certaines espèces se nourrissent de pollen et peuvent être aperçues sur des verges d’or ou des asters, recouvertes de pollen à la façon des graines de sésame sur un bagel. D’autres préfèrent les champignons.
Famille des Cantharidae : À l’âge adulte, ces coléoptères élancés de 1 cm de long possèdent des ailes extérieures à l’aspect de cuir avec des marques jaunes, orange, brunes ou noires. Cette coloration vive, comme le motif orange et noir caractéristique des papillons monarques, vise à éloigner les prédateurs en signalant un goût désagréable. Les espèces de ce groupe se nourrissent de pollen et de nectar, sont respectueuses des plantes et se rapprochent beaucoup des lucioles.
Famille des Cleridae : Une fois adultes, ces coléoptères arborent généralement des taches contrastantes de couleurs vives (comme l’orange, le jaune, le rouge ou le bleu). Ils mesurent de 2 à 24 mm et sont couverts de poils raides. Certaines espèces se nourrissent de pollen de fleurs et peuvent être vues sur des plantes, dont la verge d’or du Canada, l’achillée millefeuille, la rudbeckie tardive et l’échinacée.
Famille des Cerambycidae et sous-famille des Lepturinae (longicornes) : Les adultes de ce groupe diversifié présentent une variété de couleurs, de motifs et de tailles, mais en général, ils ont un corps élancé, de larges « épaules » et de longues antennes ressemblant à des moustaches. Beaucoup se nourrissent de nectar et de pollen provenant de plantes de la famille des carottes (p. ex., le zizia doré), des roses sauvages et de nombreuses autres espèces.
Dites-le avec des fleurs
Vous aimez bien ces petites bestioles? Montrez-leur en faisant pousser des plantes à fleurs indigènes qui contribuent à soutenir leurs populations. À mesure qu’ils profitent de l’habitat que vous leur offrez, vous aurez l’occasion d’admirer et de mieux connaitre les coléoptères de votre région. Pour en savoir plus, visitez re:cultiver, notre plateforme participative sur la culture des plantes indigènes.