Les tigres, le curcuma et le trafic : des nouvelles de la conservation au Népal et au Bhoutan
Rinjan Shrestha, l’expert des espèces asiatiques du WWF-Canada, a récemment visité le Népal et le Bhoutan et a documenté son itinéraire. Des rencontres avec des représentant.e.s du gouvernement aux conversations avec des membres des communautés, jusqu’à la recherche de léopards, Rinjan Shrestha travaille au nom du WWF-Canada à renforcer le travail de conservation et les relations que nous soutenons dans la région depuis 2011.
Premier arrêt? Le groupe de consultation sur les tigres de Paro, au Bhoutan, organisé par l’initiative Tigers’ Alive Initiative du WWF, un effort coordonné entre le réseau du WWF, les gouvernements, des partenaires et des communautés pour assurer la croissance durable du nombre de tigres à travers 22 biorégions d’Asie.
Rinjan Shrestha a eu le privilège de rencontrer le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles du Bhoutan, monsieur Gyam Tshering, et d’autres personnes du réseau pour discuter des dernières découvertes et stratégies pour la conservation des tigres dans ce pays.
Ensuite, notre expert s’est dirigé au Népal pour rejoindre des collègues du WWF au bureau de la biorégion du Terai Arc, une région incroyablement biodiversifiée qui s’étend dans cinq parcs nationaux. Cette biorégion demeure l’un des derniers endroits sur terre où les tigres, les rhinocéros et les éléphants coexistent, et c’est une des régions prioritaires bénéficiant de l’appui du WWF-Canada.
Durant sa dernière visite, Rinjan Shrestha en a appris davantage sur les initiatives qui aident à protéger les espèces en péril, notamment les infrastructures grillagées qui protègent efficacement les récoltes contre les sangliers et les cerfs axis, et les enclos à l’épreuve des prédateurs pour protéger les chèvres domestiques des léopards et des tigres.
La hausse des populations de tigres dans les dernières années – une preuve claire des succès de conservation – a aussi pour effet de déplacer les léopards près des populations humaines, accroissant la prédation des animaux d’élevage. Le WWF-Canada est fier de soutenir ces efforts de réduction des conflits entre humains et espèces.
Les clôtures grillagées ne sont pas la seule solution; Rinjan a aussi vu des exemples de plantes de curcuma utilisées comme biodéfense naturelle contre les sangliers, les cerfs et les rhinocéros, car cela les éloigne efficacement des récoltes.
Cette méthode innovante de réduction des conflits entre humains et espèces est largement utilisée par les agriculteur.rice.s du Corridor Kamdi, dans le parc national Banke, au Népal, qui est vital aux déplacements des espèces entre le Népal et l’Inde.
Ces plants de curcuma offrent aussi une source de revenu additionnel pour les communautés locales. En pleine saison de la mousson, les villageois.es plantent le riz aux champs toute la journée. Entourer les rizières de plants de curcuma aide à protéger les récoltes des animaux.
Mais les risques pesant sur les espèces en péril au Népal et au Bhoutan ne s’arrêtent pas aux terres agricoles. D’autres discontinuités de l’habitat, comme des routes et autoroutes, agissent aussi comme des traverses d’espèces où des espèces comme les tigres, les éléphants et les singes entrent en compétition – et malheureusement parfois en collision – avec le trafic routier.
Le gouvernement népalais a abaissé les limites de vitesse et le WWF-Népal a récemment complété une carte des zones sensibles de collision pour résoudre ce problème. Rinjan a visité certaines régions de grand trafic dans le parc national Banke pour constater les progrès.
Dans le Corridor Kamdi du parc national Banke, un évènement récent impliquant un éléphant sauvage et un élève de 7e année a entrainé l’augmentation de la peur parmi la population écolière locale.
Afin d’assurer la sécurité et d’encourager la présence en classe, l’école a inauguré un service de transport scolaire dédié. Grâce au soutien du WWF-Canada, cette initiative rend le transport plus sécuritaire pour les élèves et les espèces – en plus de l’effet positif sur la réduction de l’abandon scolaire.
Le voyage de Rinjan incluait aussi une visite du parc national Bardia, où il a aidé à tester les pièges photographiques avec Shashank Poudel du WWF-Népal dans la zone-tampon riche en léopards. Surveiller la quantité et les mouvements des grands félins est la clé de leur conservation et de leur protection contre les conflits entre les humains et les espèces.
Bien entendu, le voyage ne pourrait être complet sans une rapide visite de Lalitpur, la ville où Rinjan est né et a grandi, et où sa passion de la conservation a débuté.