Profilage des requins canadiens
Par Jarrett Corke, coordonnateur du Projet requin – WWF-Canada, bureau de Halifax
Dans une récente étude, des chercheurs ont analysé le contenu de 300 articles publiés dans 20 importants quotidiens d’Australie et des États-Unis. Près de 60 % de tous ces articles présentaient les requins sous un jour négatif, et un peu plus de 50 % des articles relataient des attaques de requins. Alors que les populations de requins continuent de décroître dans le monde à cause de la capture ciblée et accidentelle effectuée par les pêcheries commerciales, il ne fait aucun doute que les requins souffrent aussi « d’une image publique négative », soulignent les auteurs de l’étude, ce qui à leurs yeux ne fait que mettre en évidence les problèmes auxquels est confrontée la conservation des requins.
Nous sommes tous d’accord : les requins sont victimes de leur image négative, et c’est sans doute parce que le grand public méconnaît ces espèces et ne les côtoie pas. La seule façon de vraiment renverser les préjugés est de montrer aux gens l’autre face du requin. De nos jours, la meilleure approche passe par le virtuel.
Grand requin blanc © Wildlife Pictures/Jérome Mallefet/WWF-Canon
Le site Sharks of the Atlantic Research and Conservation Centre (ShARCC) est un portail ouvrant sur une véritable encyclopédie virtuelle de tout ce qui concerne les requins dans la région du Canada atlantique. Ce site lancé grâce aux efforts concertés de Pêches et Océans Canada, du Worm Lab de l’Université Dalhousie et du WWF-Canada se veut un guichet d’accès unique pour tout esprit curieux qui souhaite en apprendre davantage sur les requins. L’objectif de ShARCC est de promouvoir la conservation des élasmobranches (requins et raies) dans les eaux du Canada atlantique grâce à la recherche, à la communication, à la modification des comportements sur l’eau et à une gestion améliorée.
À terme, le centre vise la protection et la réhabilitation de ces espèces.
Reconnaissant le potentiel de ShARCC, le WWF-Canada s’est associé au groupe de spécialistes des requins de l’IUCN et à l’Université Simon Fraser pour mettre au point un site semblable : Sharks, Skates and Rays of the Pacific Northwest. Ce site va encore plus loin en offrant un pôle virtuel d’information sur les chondrichtyens (requins, raies et chimères) qui fréquentent les eaux du Pacifique au large du Canada. Encore une fois, l’objectif est de promouvoir la conservation des élasmobranches dans ces eaux, notamment grâce à l’éducation visant à informer le grand public et, pour le mieux-être de ces espèces, à faire tomber les préjugés les plus répandus et tenaces.
Nous espérons que ces sites serviront à regrouper l’ensemble des connaissances sur les élasmobranches ainsi que toute l’information sur leur conservation, leur gestion et les initiatives entreprises pour les protéger dans leurs divers habitats.
En tant que plongeur chevronné, je peux vous dire bien franchement que nager parmi les requins est la seule façon de vraiment les connaître. S’il est vrai qu’ils sont effrayants au début, on se rend vite compte qu’ils n’ont aucun intérêt à nous faire de mal – quoi qu’on en dise – et cette prise de conscience est littéralement bouleversante. Ce n’est qu’en partageant ce genre d’expérience et en éduquant la population que nous serons en mesure de corriger les perceptions négatives qui nous ont été léguées.
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