Reboiser Elephant Hill

L’un de nos plus importants projets en cours est le reboisement d’Elephant Hill, une zone de près de 200 000 hectares du territoire Secwépemc près de Kamloops, en Colombie-Britannique, qui a brûlé pendant trois mois en 2017, lors de la pire saison des feux de forêt de la province. L’incendie a aussi entraîné une érosion généralisée et, dans certains cas, des glissements de terrain, détruisant ou dégradant l’habitat crucial du saumon.

Depuis, nous avons collaboré avec la Secwépemcul’ecw Restoration and Stewardship Society (SRSS) – dirigée par Angela Kane et qui représente huit communautés membres – pour mener à bien ce projet et pour développer d’autres projets semblables avec l’aide financière du programme fédéral 2 milliards d’arbres.

Cependant, le projet d’Elephant Hill ne constitue qu’un aspect de ce partenariat pluriannuel. Pour en savoir plus, nous avons discuté avec James Snider, vice-président, Science, savoir et innovation au WWF-Canada

The charred remains of a forest several years after the massive Elephant Hill wildfire
Après l’incendie d’Elephant Hill, sur le territoire de Secwépemc dans le centre-sud de la Colombie-Britannique © SRSS

 

Parlez-nous un peu de ce grand projet.

Au cours des trois prochaines années, la SRSS  prévoit planter près d’un million d’arbres. Le projet, mené par des Autochtones, repose sur les systèmes de connaissances et les approches autochtones en matière de gestion forestière, et vise à assurer la sécurité alimentaire, à mesurer le carbone de l’écosystème et à recueillir des données pour en savoir plus sur les risques croissants de feux de forêt liés aux dérèglements climatiques. Je pense que tout le monde peut constater ce qui arrive aux forêts de cette région.

Comment le projet a-t-il évolué?

Nous avons consacré l’année 2020, la première année de ce projet, à la formation et au renforcement des capacités pour mesurer le carbone dans ces écosystèmes sévèrement touchés. L’année dernière, nous avons commencé le travail de reforestation avec la SRSS qui a planté 160 000 arbres sur 200 hectares.

Burned trees from a wildfire in BC
Des arbres brûlés par l’incendie d’Elephant Hill, sur le territoire de Secwépemc © SRSS

Si l’incendie d’Elephant Hill était le plus important, il n’était pas le seul. L’an dernier, des feux de forêt ont aussi touché Sparks Lake et Tremont Creek. En effet, de gros incendies ont entraîné des pertes importantes pour les forêts et les écosystèmes de la région. Le travail de reforestation qui attend la SRSS est colossal.

Nous essayons aussi de connaître la proportion du carbone de l’écosystème qui a été relâchée à cause des feux et de déterminer quelles méthodes de gestion peuvent être mises en place pour nous assurer que les importants stocks de carbone forestier séquestrés ici soient protégés à l’avenir.

Quel est le plus grand défi?

L’accès à des semis est l’un des obstacles majeurs aux efforts de reforestation. C’est pourquoi la SRSS tente de concrétiser le projet de posséder et d’exploiter une pépinière afin de pouvoir faire pousser ses propres arbres. Un autre problème est le taux de survie des semis plantés en raison des impacts climatiques comme les canicules et les grandes sécheresses.

Quelles sont les prochaines étapes?

La SRSS a des objectifs très ambitieux. D’ici 2025, elle veut commencer à planter un million d’arbres par an, pour atteindre 10 millions d’arbres par an en 2030. Pensez aux ressources nécessaires pour reboiser 192 000 hectares, si nous avons planté 160 000 arbres sur 200 hectares. Voici donc leur vision, celle d’une entreprise entièrement et gérée par des Autochtones.

Cela dit, nous n’avons pas besoin de les accompagner jusqu’au bout. Si nous parvenons d’ici 2025 à déployer les efforts de la SRSS à grande échelle et à en faire une source de création d’emplois et de bien-être pour les communautés, le projet sera un excellent exemple de ce qui peut être fait ailleurs pour soutenir l’autodétermination des Autochtones tout en luttant contre la perte de biodiversité et les dérèglements climatiques.

Cet article a d’abord été publié dans notre infolettre Carnets de terrain. Cliquez ici pour vous abonner!