Shell interrompt son plan de forage pour 2013 en Alaska arctique
Cette décision de Shell fait suite à une saison de forage périlleuse en 2012, alors qu’une de ses plateformes s’est presque échouée puis a subi un incendie, que son dôme de confinement des fuites a fait défaut et qu’une autre de ses plateformes s’est échouée à la fin de décembre sur la rive vierge d’une île du golfe d’Alaska riche en espèces naturelles.
« Shell reconnaît enfin ce que nous avons toujours su : l’Arctique est un environnement unique et redoutable qu’il ne faut pas prendre à la légère », a fait remarquer Margaret Williams, directrice générale du Programme du WWF-US pour l’Arctique.
Coucher de soleil sur une plateforme pétrolière au large de l’Alaska (États-Unis) © National Geographic Stock /Karen Kasmauski / WWF
Le WWF accueille favorablement cette récente décision de Shell, compte tenu de la valeur inestimable, tant sur le plan culturel qu’environnemental, des mers de Beaufort et de Tchoukotka qui sont l’habitat d’espèces comme le morse, l’ours polaire et les baleines. Mais cette décision n’offre qu’un répit temporaire à la région et la reprise des forages pourrait avoir un impact pour de nombreuses générations à venir.
« Les autres pays arctiques observent avec intérêt ce que font les États-Unis, a poursuivi Mme Williams, et il faut que ceux-ci imposent des normes très strictes au développement de l’Arctique. Cela signifie qu’avant même de permettre le forage, il faut prendre en compte l’insuffisance des technologies d’intervention existantes, le manque d’infrastructures dans la région et notre incapacité de réagir rapidement et de façon appropriée aux urgences dans ces conditions environnementales extrêmes de l’Arctique. Tant que ces problèmes n’auront pas été réglés, aucun forage ne devrait être autorisé dans l’Arctique, surtout pas après cette série d’erreurs et d’accidents encore inexpliqués. »