Six astuces pour aider les espèces à la maison sans irriter les voisins

Que vous laissiez des feuilles sur le sol à l’automne, que vous gardiez des troncs tombés et des branches au sol au printemps, ou que vous cultiviez des arbres et des plantes indigènes pour créer un habitat pour les espèces sur votre propriété, ce sont toutes de bonnes façons de soutenir la biodiversité locale.

Malheureusement, ce qui nous bloque souvent est notre inquiétude quant à la réaction éventuelle des voisin.e.s à une esthétique non traditionnelle qui diffère de l’habituelle « pelouse de banlieue ».

Two people standing on either side of a hedge smile while having a conversation.
© Shutterstock

Si c’est ce qui vous freine, vous n’êtes pas seul.e. La préoccupation qu’une cours avec des plantes indigènes soit considérée comme « négligée » et la pression de se conformer au style dominant dans votre voisinage représentent des obstacles communs à l’adoption d’une approche plus soucieuse de la nature. En particulier si vous êtes la première personne de votre secteur à sortir de la norme.

Le risque de déranger les voisin.e.s peut être intimidant, mais vous n’êtes pas obligé.e de laisser cette hésitation vous empêcher de poursuivre vos projets. Voici quelques astuces pour convaincre vos voisin.e.s à mesure que vous créez un jardin habitat ou renaturalisez votre cour :

Trouvez des sympathisant.e.s

Le deuxième, troisième et quatrième jardin du quartier recevra moins d’attention que le premier. Lorsque vous parlez avec des voisin.e.s en personne ou en ligne, posez des questions pour voir si quelqu’un de votre entourage partage vos intérêts en matière de jardinage pour les espèces. Puis, voyez si vous pouvez commencer votre projet en même temps. De cette manière, les voisin.e.s seront plus enclin.e.s à percevoir une intention et une tendance plutôt qu’une action subversive d’un.e excentrique. Et si vous déménagez, pourquoi de pas rechercher des jardins pour les espèces dans les quartiers désirés?

Vous pouvez aussi participer à re:cultiver, la plateforme en ligne gratuite du WWF-Canada pour la culture de plantes indigènes et la création d’habitats, pour trouver ou créer un groupe de jardinier.ère.s près de chez vous et apprendre des astuces précieuses de jardinage.

Tombez dans le panneau

Planter un panneau peut aussi aider les passant.e.s à comprendre ce que représente votre jardin : « Jardin pour pollinisateurs », « Habitat pour les espèces » ou « Nature en cours de régénération » peut donner un contexte à cette nouvelle esthétique et aider les gens à comprendre pourquoi les jardins de plantes indigènes sont importants. Des slogans comme « Mai sans tondeuse » deviennent de plus en plus connus chaque année. L’utilisation d’étiquettes d’identification des plantes peut aussi clarifier qu’elles sont voulues et non pas « juste des mauvaises herbes ».

A hand-painted sign reading "wildlife garden" with ladybug and flower images leans against a garden border.
© Shutterstock

Sérieux en façade, joie dans la cour arrière

Nous n’aimons pas vraiment le souligner, mais c’est un fait que les gens se préoccupent moins des projets de jardinage expérimental s’ils se cantonnent à votre cour arrière. La cour de façade reçoit beaucoup plus d’attention. Donc, si vous vivez dans un quartier très soigné, envisagez de garder les choses plus simples en avant. Vous pourriez aussi choisir certaines espèces horticoles (non envahissantes) comme les hortensias, les tulipes ou la lavande en façade et les remplacer graduellement pour vous harmoniser (jusqu’à un certain point) au style du voisinage.

Montrez votre intérêt

Contrez le préjugé que les cours peuplées d’abondantes fleurs des champs, de litière de feuilles et de têtes de semences coupées sont le résultat de la paresse :

  • Conservez une petite superficie ou bande de pelouse coupée
  • Coupez proprement et assemblez les tiges sèches
  • Nettoyez occasionnellement les bords des platebandes et utilisez des cailloux ou des troncs pour créer des séparations nettes entre les platebandes ou les zones de votre jardin
  • Ajoutez une œuvre d’art ou une décoration
  • Retirez les espèces envahissantes (l’alliaire officinale, par exemple, peut être consommée en pesto)
  • Rendez-vous visible, travaillez dans votre jardin
A monarch butterfly perched on blooming yellow flowers against a backdrop of more yellow flowers.
Un monarque sur une verge d’or. © Shutterstock

Attirez les mouches avec du miel

Si on vous critique, écoutez ce que les gens ont à dire sans les interrompre ou les contredire. Évitez de tenir les choses pour acquises et posez des questions sincères pour comprendre leur perspective avant d’expliquer la vôtre en profondeur. Essayez de partager un fait intéressant que vous avez appris (« Saviez-vous que cette plante a très bon gout? ») ou une anecdote sur les oiseaux ou les papillons que vous avez aperçus dans votre jardin. Une conversation ne changera probablement pas l’opinion d’une personne, mais bâtir des relations plus positives, plus respectueuses peut semer les germes d’une meilleure compréhension à la longue.

Améliorez les règlements d’aménagement

De plus en plus de municipalités à travers le pays mettent à jour leurs politiques afin d’améliorer la biodiversité locale. Mais les règlements en matière d’aménagement paysager sur les propriétés privées sont parfois en retard sur ces stratégies parapluies, en plus d’être vagues et difficiles à interpréter. Ils varient également beaucoup d’un endroit à l’autre, et certains lieux permettent des pratiques de jardinage plus soucieuses de la nature que d’autres. Si la règlementation de votre municipalité ne fonctionne pas, contactez votre représentant.e local.e pour parler de cet enjeu et des conséquences qu’il a sur vous et vos voisin.e.s. Et si les règlements soutiennent les cours et les jardins de plantes indigènes, mais que vous recevez des pressions du voisinage ou des fonctionnaires pour les enlever, une lettre d’explication d’un.e leader municipal.e devrait aider à rectifier cette situation.

A small, sparrow-like bird perches in a patch of dried plant stems.
Un sizerin flammé (Acanthis flammea) © Shutterstock

En sortant des sentiers battus pour relever le défi du jardinage pour les espèces, les récompenses peuvent très bien dépasser les risques, même pour vos voisin.e.s, car les pollinisateurs ne respectent pas les limites des propriétés. Laisser une couche de feuilles sur le sol à l’automne protègera vos vivaces et les reines bourdons terricoles. Cultiver des fleurs indigènes attire des pollinisateurs et embellit votre espace extérieur. Planter des arbustes indigènes offre de la nourriture et un abri pour les oiseaux et prévient l’érosion. La liste pourrait continuer longtemps! Peut-être êtes-vous finalement le.la jardinier.ère tendance dont votre quartier avait besoin.

Pour en savoir plus sur la création d’habitats pour les espèces et la culture de plantes et d’arbres indigènes, ou pour vous joindre à un groupe de jardinage dans votre communauté, visitez re:cultiver.

Le logo recultiver au-dessus du message "Aidez à enraciner le changement et à restaurer la végétation indigène du Canada." et un bouton disant "s'inscrire". À coté du texte, une main levée tient un cellulaire.